Les microbes, virus et autres vecteurs de pathologies justifiant de ne pas se rendre sur son lieu de travail seraient-ils plus ou moins virulents selon les jours de la semaine ? C’est ce qu’on pourrait penser à la lecture du Baromètre prévoyance que vient de rendre public le cabinet Mercer. Cet expert en ressources humaines a établi que 50% des arrêts de travail commencent en début de semaine. Le lundi est ainsi le jour où l’on recense le plus grand nombre de dépôts d’arrêt-maladie. Dans 28% des cas, l’absence débute au lendemain du dimanche.
Vient ensuite le mardi (22%). A l’inverse, les arrêts en fin de semaine se font bien plus rares: samedi (7%) et dimanche (3%). Le vendredi n’est à peine plus prisé, sauf pour les arrêts maladie se limitant à 24 heures. Quasiment 30% des justifications d’absence pour une journée portent sur le dernier jour de la semaine de travail.
Stéphane Mary, Directeur technique au sein de Mercer France, explique ainsi cette répartition à géométrie variable : « Ce type d’absences peut s’expliquer par un certain attentisme avant d’aller consulter un médecin (‘ça ira mieux lundi’) ou l’accès restreint aux cabinets médicaux le week-end ». Mais il admet volontiers « que des comportements de complaisance ou de ‘commodité’ ne peuvent pas être écartés ».
Curieusement, les accidents du travail, eux, se répartissent de façon uniforme tout au long de la semaine. Ils sont certes un peu moins nombreux le lundi (moins de 10%), peut-être parce que les salariés sont en meilleure forme et donc plus vigilants. Mais du mardi au vendredi, leur répartition est quasiment uniforme (17 à 20%).
Mercer relève que ces accidents intervenant durant la journée de travail ou lors du trajet entre le domicile et l’entreprise représentent 8% du total des arrêts (hors maternité). Et si on exclut les accidents du travail des statistiques, les autres types d’arrêts-maladie, du moins quand ils sont de courte durée (2 à 5 jours), apparaissent encore plus concentrés en début de semaine. 70% d’entre eux débutent un lundi ou un mardi. Pour les arrêts de longue durée, en revanche, la répartition est plus homogène.
Le baromètre Prévoyance Mercer établit enfin le coût annuel des absences justifiées par une maladie: 1,13% de la masse salariale d’une entreprise, soit 400 euros par an et par salarié.